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Viktoria Binschtok, contrairement à la plupart des artistes qui se sont intéressés à Google Street View, a décidé d’aller photographier elle-même sur les zones où la voiture Google passent. En comparant l’image de la machine et celle produite par l’homme, elle questionne le regard que nous portons sur le monde et la singularité de l’expérience physique.



Viktoria Binshtok, World of details


Viktoria Binshtok, World of details

De nombreux artistes travaillent avec Google Street View, et nombre d’entre eux se contentent de la capture d’écran. En effet, l’aperçu global du monde donne lieu à de nombreuses images spectaculaires ou absurdes qui ont passionné beaucoup d’artistes. Viktoria Binshtok, elle, fait tout l’inverse. Elle s’intéresse aux endroits les plus banals, ceux qui constituent la majorité de ce qu’on voit de Google Street View. Puis elle se rend sur place, et propose une expérience personnelle du lieu photographié en y capturant un détail qui l’a marquée. Ce projet s’intitule « World of Details » et a été exposé lors de Paris Photo 2013. Courte rencontre avec l’artiste.



Viktoria Binshtok, World of details


Viktoria Binshtok, World of details

OAI13 : Pourquoi travaillez-vous sur Google Street View ?
Viktoria Binschtok : J’ai d’abord été fascinée par cette idée assez mégalo de Google de vouloir créer une image globale du monde à partir d’une voiture en mouvement – complètement automatique et sans aucune émotion. Je me suis donc demandé ce que moi je verrai là où la voiture Google est passée…

OAI13 : Comment vous est venue l’idée de photographier des détails ?
V-B : Je ne voulais ni copier les points de vue de Google Street View ni faire de la street photography classique. Contrairement aux appareils photo de la voiture Google, moi j’avais la capacité de m’approcher de certaines choses. Dans certains cas, je suis même entrée dans les immeubles pour photographier l’extérieur de l’intérieur.



Viktoria Binshtok, World of details


Viktoria Binshtok, World of details

OAI13 : Sur quoi vous êtes-vous concentrée ?
V-B : Je n’avais souvent aucune idée de ce que j’allais photographier avant de me retrouver sur place. Ma seule contrainte était de trouver un détail qui se trouvait sur la capture sélectionnée de Google Street View. À chaque fois que je me suis rendue à un endroit, je me suis laissée surprendre par les détails qui attiraient mon attention, et au final, je trouvais toujours quelque chose de spécial et d’unique.

OAI13 : Qu’avez-vous appris en réalisant ce projet ?
V-B : J’ai pu confirmer quelque chose que je savais déjà : on ne découvre le monde que par l’expérience physique, même si nous avons aujourd’hui de nombreux outils d’exploration virtuelle.

Le travail de Viktoria Binschtok a été édité en livre : World of details.

Pour se procurer le livre sur internet :

World of Details, Viktoria Binschtok, édité par Matthias Harder


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Molly Benn a co-fondé OAI13 en septembre 2013. Elle en a été la rédactrice en chef jusqu'en 2015. Elle est maintenant Community Editor FR pour Instagram. Ses opinions sur OAI13 sont les siennes et pas celles d'Instagram.

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  1. […] Viktoria Binshtok, contrairement à la plupart des artistes qui se sont intéressés à Google Street View, a décidé d’aller photographier elle-même sur les zones où la voiture Google passent. En comparant l’image de la machine et celle produite par l’homme, elle questionne le regard que nous portons sur le monde et la singularité de l’expérience physique.  […]

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