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La Grande Guerre, nouvelle tendance photo 2014 ?

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Patrick Tournebœuf, Grande Guerre

En ce début d’année 2014, les projets photographiques en écho au centenaire de la Grande Guerre fleurissent à tout bout de champ. Parmi cette profusion de travaux photographiques, Our Age Is Thirteen vous a sélectionné 3 projets contemporains.

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Génération 14-18 : portrait d’Europe

Le collectif Kaïros s’est formé sur le projet « Génération 14-18 ». L’envie de monter un projet à échelle européenne est vite apparu et l’approche du centenaire a fait le reste : le collectif Kaïros a décidé d’interroger les jeunes qui vivent dans d’anciennes zones de conflits, sur leur rapport à cette guerre vieille de cent ans. En ce moment, le collectif publie dans le quotidien La Croix une pré-production de ce projet, réalisé sur les lieux de batailles français, avant de partir découvrir la jeunesse européenne à partir du printemps prochain. Plus qu’un véritable sujet sur la Grande Guerre cent ans plus tard, le collectif Kaïros s’est fixé pour objectif d’écrire un portrait de la jeunesse européenne, cent ans après un conflit traumatisant pour l’ensemble de l’Europe.

Site internet : collectifkairos.com

Mathieu Farcy, collectif Kaïros, génération 14-18

Mathieu Farcy, collectif Kaïros, génération 14-18.

Stéphane Quidet, collectif Kaïros, génération14-18

Stéphane Quidet, collectif Kaïros, génération 14-18.

Pierre Vassal, collectif Kaïros, génération 14-18

Pierre Vassal, collectif Kaïros, génération 14-18.

Simon Lambert, collectif Kaïros, génération 14-18

Simon Lambert, collectif Kaïros, génération 14-18.

Les centenaires, témoins de la Grande Guerre

Didier Pazery, avant de s’intéresser à la Grande Guerre, voulait travailler sur la question du temps qui passe. L’idée lui vient de photographier des centenaires avec une photo d’eux à vingt ans. En 1995, quand il commence ce projet, il restait près de 2 000 centenaires ayant fait la Première Guerre mondiale. A mesure que ces témoins du premier conflit moderne disparaissaient, le lien avec la Grande Guerre s’intensifiait. Le projet est finalement devenu une série de portraits de Poilus : les visages de la Grande Guerre. Des entretiens avec chacun des individus photographiés permet au photographe Didier Pazery de comprendre à quel point le monde a évolué depuis le début du XXe siècle. « Ces jeunes de 20 ans partaient à la guerre pour des raisons que nous sommes aujourd’hui incapables de comprendre », explique le photographe. À l’automne prochain, il exposera à la gare de l’Est, à Paris, ces portraits de centenaires accompagnés de photographies d’objets de la vie quotidienne de l’époque, ainsi que des paysages d’anciens terrains de bataille. L’exposition s’appelle « Visages et vestiges de la Grande Guerre ». Le dernier Tommy (surnom anglais des soldats), Claude Choules, est décédé le 5 mai 2011. Il n’existe plus de centenaire témoin de ce conflit traumatisant pour toute une génération. Le travail de Didier Pazery intervient comme une trace avant la disparition, un témoignage pour la mémoire.

Site internet : expo14.com
Didier Pazery, Visages et vestiges de la Grande Guerre

Sur la photo ci-dessus : Louis de Cazenave. Né le 16 octobre 1897 à Saint-Georges-d’Aurac (Haute-Loire). Louis de Cazenave s’engage en 1916 à l’age de 19 ans, et est d’abord affecté au 22e régiment d’infanterie coloniale, puis au 5e bataillon de tirailleurs sénégalais. En 1917, il participe à l’offensive du Chemin des Dames. « La guerre 14-18 est finie, on ne devrait pas la raconter aux jeunes gens : ça réveille des sentiments guerriers, tout ça. Moi je suis parti la fleur au fusil, je suis revenu pacifiste… »

Didier Pazery, Visages et vestiges de la Grande Guerre

Sur la photo ci-dessus : Franck Buckles. Né à Charlestown (USA) le 1er février 1901. Engagé volontaire dans l’armée américaine en 1917 à l’age de 16 ans, en faisant croire qu’il était né en 1898. Envoyé fin 1917 en Angleterre, il y est formé à la conduite des ambulances et des side-cars, pour rejoindre la France au printemps 1918. « Alors je vis Paris… Un de mes premiers souvenirs, ce sont des soldats français dans un petit bar à vin, le soir, célébrant un retour du front : ils buvaient et chantaient la Marseillaise ! Ils étaient très patriotes, mais l’atmosphère était mauvaise. En fait, tous ces gens étaient fatigués et tristes. »

Didier Pazery, Visages et vestiges de la Grande Guerre

Sur la photo ci-dessus : De gauche à droite : Masque à gaz M2 français, utilisé de fin 1915 à 1917, masque à gaz allemand utilisé à partir de 1915 et un essai de masque à gaz français en 1915.

Didier Pazery, Visages et vestiges de la Grande Guerre

Vestiges de bombardements sur le champ de bataille de Vimy.

Les monuments aux morts, une cicatrice dans l’espace

Patrick Tournebœuf photographie depuis plus de dix ans les monuments aux morts des villes et villages de France. Traces à la fois visibles et invisibles de la guerre, ces stèles se sont fondues dans le paysages français durant tout un siècle, telles des cicatrices dans le paysage. Souvent l’œuvre d’un artiste sculpteur local, les monuments aux morts sont des objets de mémoire et de commémoration. Juste avant la tombée de la nuit, dans ce moment de basculement, le photographe du collectif Tendance Floue archive monument sur monument afin de débanaliser ces traces du passé. Son protocole photographique long et précis rappelle celui des Becher : il photographie chaque stèle au moment où la lumière du jour s’affaisse, à la chambre et en couleur. Chaque image nécessite 8 mn d’exposition. Patrick Tournebœuf exposera du 15 janvier au 7 mars 2014 dans les salons de l’Hôtel de Ville.

Site internet : tendancefloue.net
Patrick Tournebœuf, Grande Guerre

© Patrick Tournebœuf

Patrick Tournebœuf, Grande Guerre

© Patrick Tournebœuf

Patrick Tournebœuf, Grande Guerre

© Patrick Tournebœuf

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