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Belles promesses photographiques au Salon de Montrouge

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Chaque année, le salon de Montrouge est le baromètre de la jeune création contemporaine. De la sculpture à la vidéo, tous les supports artistiques s’y côtoient, souvent assemblés dans des installations pluridisciplinaires. Cette année, la photographie y est particulièrement bien représentée et révèle les tendances explorées par les jeunes artistes qui l’utilisent.

Pour voir de la jeune photographie, il n’y a pas que les salons et festivals qui lui sont exclusivement consacrée, il y a aussi les salons d’art contemporain. Aux portes de Paris, de l’autre côté du périphérique sud, le Salon de Montrouge accueille 72 jeunes artistes sélectionnés parmi plus de 3 000 dossiers. Une bonne dizaine d’entre eux utilisent la photographie, parfois de façon directe, le plus souvent en la croisant avec d’autres médiums, pour la questionner ou créer une pièce multimédia. Focus sur quelques découvertes ou confirmations :

Recyclage de photographies piochées sur le Web (Les petites morts) ou trouvées en brocantes (Biographies), le travail d’Anna Broujean mêle photo et texte avec un humour décalé : certes, ça s’inscrit dans une importante lignée d’artistes qui pratiquent la réappropriation, mais il y a une vraie écriture personnelle.

10_douglas-butten© Anna Broujean

Des photographies d’agencements d’objets et de photographies : on s’attend à ce que Matthieu Raffard illustre l’éternel poncif de la mise en abyme. Pourtant, son travail captive par sa modestie et sa délicatesse. Quelques natures mortes disposées dans l’atelier lui permettent de rejoindre des questionnements liés au médium photographique : que cadre l’image ? Que signifie couper en photographie ? La surface est-elle plane ou creusée par la profondeur. Gros coup de cœur.

19_matthieu-raffard-table-1© Matthieu Raffard, Ekphrasis

Nous avons déjà parlé sur OAI13 du duo Mazaccio & Drowilal : leur utilisation de la photographie est toujours aussi directe et percutante. 3 des 7 slips de la semaine habillent, entre autres œuvres, les murs du Salon.

d© Mazaccio & Drowilal

Enfin, deux artistes intègrent la photographie à des installations : mêlant sculpture, vidéo, son et photo, Steve Bauras crée une fascinante structure au climat anxiogène. L’œuvre d’Aymeric Vergnon d’Alançon se présente comme une enquête poétique sur les traces du mythique Surgün photo club. Un lieu de travail, le chantier d’une mémoire photographique qui se recrée.

steeve bauras4© Steeve Bauras

45__MG_6612 light© Aymeric Vergnon d’Alançon

Que dire alors de ces jeunes artistes ? Que la photographie fait partie de leur univers artistique d’une manière évidente mais que bien souvent, elle ne leur suffit pas. Ils ont besoin de la mixer, de la subvertir, de la métisser. Une pratique bien vivante donc.